Par: Lori Ewing – 7 février 2020

La première expérience en Coupe du monde d’Igor Gantsevich n’a pas été marquante au niveau des résultats en piste, mais ça certainement été mémorable – et une leçon quant aux avantages de voir les meilleurs au monde.

Gantsevich rit en se souvenant de sa première Coupe du monde en sol canadien.

« J’étais comme un chevreuil figé par la lumière », se remémore-t-il.

C’était en 2004 et Gantsevich, alors âgé de 15 ans, avait comme idole la vedette russe Pavel Kolobkov, un champion olympique et mondial.

« Il était comme le Wayne Gretzky de l’escrime, compare Gantsevich. Il marchait dans le gymnase d’escrime et il faisait toucher le bout de son épée sur des petits diviseurs de tables de ping-pong. Sa précision était incroyable. Je le suivais en essayant de faire la même chose, mais en ayant l’air fou. »

« Je n’oublierai jamais de voir mon idole marchant près de moi. L’escrime n’est pas comme le hockey ou le basketball où c’est très difficile d’approcher ces gars-là. Vous pouvez y aller et dire `Hé mon ami, réchauffons-nous ensemble`. C’était tellement spécial. »

Quatre ans plus tard, Gantsevich était membre de l’équipe qui a remporté la première médaille en équipe de l’histoire canadienne en Coupe du monde. Cette formation a également gagné les championnats panaméricains.

Gantsevich sait que plusieurs autres jeunes escrimeurs seront tout autant inspirés lorsque l’Anneau olympique de Richmond accueillera la Coupe du monde Peter Bakonyi, de vendredi à dimanche.

La Coupe du monde, qui est la seule en épée présentée en Amérique du Nord et l’une des cinq à travers le monde, accueillera plus de 200 des meilleurs escrimeurs au monde au Canada.

Gantsevich voit un parallèle quant à la présentation de la Coupe du monde à la maison, et la croissance et le succès tant du club d’escrime Dynamo – son père Victor est l’entraîneur en chef et il est à la tête des programmes de développement des jeunes – et des escrimeurs à travers le Canada. Le club Dynamo a remporté 21 médailles, incluant neuf d’or, lors des récents championnats canadiens.

« Je peux définitivement dire que la Coupe du monde est l’un des facteurs inspirant pour nos jeunes parce qu’ils voient ces vedettes mondiales performer », a dit Gantsevich.

L’événement a grandi d’une amitié. Peter Bakonyi a immigré au Canada de la Hongrie en 1957. Il a participé aux Jeux olympiques sous les couleurs canadiennes en 1968 et ses fils Ron et David ont poursuivi pour aussi compétitionner pour le Canada.

« C’est un sport qui est en toi, dans tes veines, dans ton sang », explique Ron Bakonyi, aussi le président de l’Association d’escrime de la Colombie-Britannique. « Nous avons grandi avec le sport et j’ai grandi dans le gymnase… Tout était à propos de l’escrime dans notre famille. »

Peter, qui a été instrumental dans le développement du sport en Colombie-Britannique, a également aidé la famille Gantsevich à immigrer au Canada en 1996.

Peter, qui s’entraînait quotidiennement, est mort subitement d’un accident vasculaire cérébral en 1997 à l’âge de 64 ans. Parmi ce que l’on peut lire sur sa pierre tombale : homme de famille, mari. sportif.

« Le mot sportif est là parce que c’était lui », dit Ron.

Vancouver a présenté la Coupe du monde Peter Bakonyi de 2004 à 2006, mais l’événement n’avait pas un pied à terme solide comme endroit permanent dans la région du Lower Mainland en Colombie-Britannique.

Mais en 2013, Viktor Gantsevich a reçu un appel de la fédération internationale d’escrime disant que la Coupe du monde annuelle à Stockholm connaissait des ennuis. Serait-il intéressé à la  présenter? Et, avant que j’oublie, c’est dans trois mois.

« Mon père, sans hésitation, a répondu `Oui, définitivement ` », relate Igor en riant.

L’événement a été nommé en mémoire de Bakonyi en 2014 parce qu’il « a été une inspiration pour notre communauté, que j’essaie de poursuivre son héritage, et que nous essayons de faire ce qu’il y a de mieux pour la prochaine génération », explique Igor.

Lorsqu’il rencontre ses jeunes membres de l’équipe nationale U17 qui se préparent à compétitionner à la Coupe du monde de cette année, il parle de ces sentiments d’être un jeune et d’affronter les meilleurs au monde.

« Je leur ai dit ce par quoi je suis passé à travers et comment ça m’a inspiré », relate-t-il.

Dave Callaghan, coprésident avec Igor du comité organisateur de la Coupe du monde, dit qu’une douzaine d’athlètes profitent des bénéfices de présenter l’événement à la maison. Lorsque Stockholm présentait l’événement, le Canada envoyait seulement quatre escrimeurs. Comme pays-hôte, le Canada peut maintenant en inscrire 20.

« Et nos athlètes peuvent voir les meilleurs au monde. Ils peuvent aspirer à un rêve, comme Wayne Gretzky avec Tim Horton. De voir les meilleurs au monde met la barre haute », dit Callaghan.

Callaghan était lanceur au sein de l’équipe nationale junior de baseball du Canada, et a été introduit à l’escrime par son fils Nolan qui compétitionne pour le Dynamo.

« Quelques jeunes escrimeurs se feront battre à pleine couture à la Coupe du monde », dit-il.

« Mais lorsque tu vois (Yannick) Borel de la France, champion du monde et champion olympique, et que tu peux faire de l’escrime avec lui, tout va pour le mieux », s’émerveille Callaghan. « C’est légitime. Ces athlètes n’iraient jamais voir ou même s’approcher de ce type d’intensité de compétition puisque ces gens sont des vedettes dans leur pays. Max Heinzer (de la Suisse) a un million d’abonnés sur YouTube. »

Ils sont peut-être des étoiles mondiales dans leur sport, mais ils sont également accessibles, dit Ron Bakonyi.

« Ils signent des chandails aux jeunes, et comme n’importe quel sport, lorsque vous avez un chandail avec la signature du champion, ça devient quelque chose de spécial, comme une affiche sur leur mur », relate-t-il. « Les athlètes ont un gros impact pour les jeunes qui pensent qu’en voyant « que cette personne est normale je peux devenir comme lui si je travaille comme il le fait. »

Bakonyi dit que son père aurait été débordant de fierté de voir tant la croissance du sport en Colombie-Britannique que comment le dur travail a permis de garder son rêve en vie.

« Je ne peux même pas vous l’expliquer », a dit Bakonyi lors d’un récent appel téléphonique. « J’ai actuellement des frissons sur ma peau en pensant à comment il se sentirait parce qu’il était une personne qui allait beaucoup vers les autres et bavarde. Tout, pour lui, représentait le meilleur et il était toujours positif et ce, sur tout. »

« Je pense que cela aurait dépassé tous ses rêves. Ce sentiment que j’ai eu lorsque vous m’avez posé cette question : j’ai eu un sourire dans mon visage. Je sais qu’il aurait été très ravi. »

Les billets sont $20 chaque pour l’admission générale à travers tous les trois jours du 7-9 février, disponibles à la porte ou peuvent être réservé en ligne. Chaque admission générale inclut jusqu’ à trois enfants ou adolescents accompagnant qui ont moins de 19 ans.

2020 Schedule / Horaire

2020-02-07 – Individual / individuel
09:45 Opening Ceremonies / Cérémonies d’ouverture
10:00 Poules

2020-02-08 – Individual / individuel
10:00 Top 64 / Tableau de 64
14:00 Team table publication du tableau des équipes
15:40 Quarterfinal (top 8) / le quart de finale (tableau de 8)
17:00 Ceremony and semifinal / cérémonie et demi-finale
18:00 Ceremony and final / cérémonie et finale

2020-02-09 – Team / équipe
9:00 Top 32 / Tableau de 32
11:40 Quarterfinal (top 8) / le quart de finale (tableau de 8)
13:00 Semifinal and bronze medal match / demi-finale et match de médaille de bronze
15:30 Ceremony and final / cérémonie et finale

L’héritage de la Coupe du monde est le futur des jeunes escrimeurs et escrimeuses canadiens